Le 15e Congrès du District KIWANIS BELUX nous rappelle la date du 1er octobre 1996.
Jusque là les Kiwaniens belges et luxembourgeois partageaient leur démarche avec leurs amis français et monégasques au sein du District BFLM.

Le dernier Congrès de District BFLM à Bordeaux (30.09.96) crée le District BELUX qui depuis quinze ans maintenant évolue dans un trilinguisme assumé et fait preuve d’une vitalité bien visible. Ce Congrès est le deuxième organisé au sein de la Division des Deux Luxembourg, le premier s’étant tenu à Luxembourg le 8 mai 1999 sous la houlette de Léon MOREL, Gouverneur à l’époque.

La Division des Deux Luxembourg constitue la plus méridionale des dix-sept Divisions actuelles du District. Elle en est la seule à caractère transnational, car six clubs belges rivalisent amicalement avec huit clubs luxembourgeois pour servir au mieux les idéaux kiwaniens.

 Deux Luxembourg

Pour comprendre cette Division unique je vous invite à jeter avec moi quelques regards sur l’histoire de ce territoire riche en secousses au cœur de l’Europe.

Distinguons deux périodes :

Jusqu’en 1815 le Duché de Luxembourg fait partie des Pays-Bas, comme toutes les provinces de la Belgique. Le Congrès de Vienne (1815) met fin à une époque imprégnée de rivalités entre Français, Espagnols, Autrichiens et Prussiens. Ce Duché couvrait une surface d’environ cinq fois celle de l’actuel Grand-Duché. Une région peu peuplée (moins de 50 habitant/km2) et très boisée. Sous la domination française c’était le « Département des Forêts ».

La deuxième période commence à la suite du Congrès de Vienne.

Le Duché de Luxembourg devient Grand-Duché, Etat indépendant et membre de la Confédération germanique, à titre de souveraineté et de propriété perpétuelle pour Guillaume d’Orange, en compensation des possessions allemandes de la Maison NASSAU annexées par la Prusse. Le Duché de Luxembourg ,devenu Grand-Duché (sans doute pour le consoler), perd tous les territoires situés à l’Est de la Moselle, de la Sûre et de l’Our (excepté à Vianden).Il s’agit des cantons de St. Vith, Schleiden, Bitbourg et Kronenbourg, tous germanophones. Le canton de St Vith est « rendu » à la Belgique en 1919, ensemble avec ceux de Eupen et de Malmédy.

Entre 1815 et 1830 les Provinces belges se battent contre le Royaume des Pays-Bas. Le 20 décembre 1830, la conférence diplomatique réunie à Londres dissout le Royaume des Pays-Bas et reconnaît l’indépendance de la Belgique. Un mois plus tard exactement cette même conférence définit les frontières du nouvel Etat belge, qui ne comprend plus le Luxembourg.

Ce n’est qu’en 1839 que le Traité de Londres scinde en deux le Luxembourg et que l’actuel Grand-Duché de Luxembourg trouve son autonomie.

Les Deux Luxembourg sont nés et depuis coexistent dans la coopération .

D’un côté de la nouvelle frontière, artificielle et de moins en moins visible, c’est l’ « ardeur d’avance » qui dicte le pas et de l’autre c’est la bravoure des Grand-Ducaux qui pousse le progrès. A partir des années 1920 c’est l’UEBL (Union économique belgo-luxembourgeoise) qui forge une base solide tant sur le plan économique que monétaire. Jusqu’à l’introduction de l’euro Belges et Luxembourgeois se servent du franc et pratiquent la stabilité.

Il paraît que lors de l’implantation du KIWANIS à partir des années 60, les Kiwaniens étaient soucieux de soigner l’unicité de cette ancienne entité. On se moque de la scission politique et l’on partage un Kiwanisme sans frontières parfaitement en phase avec le caractère humaniste et cosmopolite du Kiwanis.

Ils proclament « We Build » comme devise de leur action et défient tous les esprits prônant plutôt la destruction. Au fil du temps ils privilégient l’ investissement total dans la défense des jeunes et lancent « Serving The Children Of The World » comme fil conducteur.

Le projet “Eliminate” s’attaquant au fléau du tétanus neonatal s’inscrit parfaitement dans cette logique et constitue pour l’instant le défi majeur de l’action sociale au plan mondial.

Grâce aux efforts de nombreuses Kiwaniennes et de bon nombre de Kiwaniens, la Division des Deux Luxembourg aujourd’hui se réjouit d’une vitalité solide, d’une diversité enrichissante et d’une solidarité encourageante.

Puissent ces quelques lignes permettre aux congressistes de se faire une image de notre belle Division dans son contexte géographique et historique.

Il me reste à souhaiter bonne lecture et bon séjour.

In perfecta Kiwanitate

Jos SCHOLTES , KC Eisléck

Lieutenant Gouverneur de la Division 2009 / 2010